mardi 10 décembre 2013

Gustave Courbet, Le désespéré.

Suis-je assez bien ? A force de m’encombrer la tête avec cette question, j’en suis arrivée à ne plus savoir qui je suis vraiment. Espérant toujours une métamorphose vers l'un des multiples alter-égo que j'envie, je me suis perdue.

Je ne sais pas si ce que je fais est de l’égo-centrisme ou au contraire du dénigrement de soi. Probablement les deux. Je crois bien que les frontières entre les deux sont plus fines qu'on ne le croit.

Novembre 2013

Les tourments d’une ressuscitée

Sculpture de Ilaria Simonetta

Me revoilà, trois ans après! Pourquoi maintenant? Pourquoi un retour à la case départ après tant d’années? Suis-je à la quête d’un nouveau départ? A la quête d’une nouvelle force pour me propulser? Suis-je nostalgique à une moi-même manifestement plus clairvoyante?

À l’époque, j’avais arrêté d'écrire subitement, de la même manière et pour la même raison qui m’avait amené auparavant à commencer : comprendre ces pensées et émotions infatigablement agitées qui aimaient tant s’emparer de moi. Cette effervescence m’avait toujours porté compagnie, sans jamais se lasser, me procurant indifféremment peines et joies. Et puis, je ne sais plus comment, ce fût l’éruption. J’ai commencé à accoucher de ces cogitations qui convulsaient depuis longtemps, sans voix, dans mon fort intérieur; j'ai commencé à donner voix à ce qui n'en avait pas…

Puis, ce fût le silence, plus rien ! Je sombre dans une longue et ennuyeuse trêve. Je me disais que mes déments s’étaient apaisés, que j’avais grandi, mûri (quelle aberration!), que j’avais appris à m’exprimer autrement qu’avec du papier et de l’encre, que j’étais devenue plus extravertie, que j’avais appris à me confier, ... Mais en réalité il n’en était rien. J’étais simplement emporté par le train-train quotidien. Mon esprit somnolait et se réveillait par moments, pour marquer, toujours solennellement, chaque étape franchie. Mes émotions et rêveries elles, étaient couramment censurées. J’étais forte et intelligente. Fléchir n’était pas permis.

J’ai comme l’impression d’atterrir d’un long voyage avec des valises poussiéreuses, un voyage éprouvant à errer entre les soucis futiles d’un quotidien plutôt fade. Bien de choses se sont passés depuis à un tel point que je ne me reconnais plus dans ces bribes de pensées. J'ai l'impression de lire les paroles d'une personne qui m'est complètement étrangère. J'ai l'impression d'avoir perdu la mémoire et d'essayer vainement de la retrouver. 

Novembre 2013