dimanche 26 octobre 2008

L'impression du déja vu


Rahat Naveed Masud 

Il existe l'une de ces nuits ou tu as l'impression d'étouffer. La solitude, le silence, l'obscurité, la fatigue, la chaleur et l'insomnie t'étouffent. Toutes sortes d'images défilent alors dans ta tête, des visages familiers et surtout des mots; une tempête foudroyante de mots qui te torturent, qui viennent enflammer tes pensées et hanter ton esprit; des mots qui s'alignent joliment pour te chuchoter les plus belles histoires et qui ensuite noircissent pour te raconter les récits les plus tragiques.Tu te sens d'un coup perdu, évadé je ne sais dans quelle inquiétude.

Cette nuit-là s'était ainsi passée. Je n'ai presque pas réussi à fermer l'œil et plus d'une fois j'ai regardé le ciel à travers ma fenêtre comme si j'y cherchai quelque chose. Mon chemin peut être.

Je me suis assoupie un moment et à mon réveil s'était le lever de soleil. Je me suis lavée la figure, et je suis allé le regarder. J'adore les levers de soleil. Ça a la même lueur et la même beauté que l'espoir; un jour nouveau vient de naître et ce jour nouveau sera peut être meilleur que celui qui c'est achevé.
Là, en observant cette toile de lumière et d'obscurité, une impression de déjà vu s'invite au spectacle, me laissant perplexe. 

Serait-ce une preuve que l'on a vécu une vie antérieure? Quelle aberration. Je ne peux croire en la réincarnation; c'est le genre d'explications qui ne satisfait que les insatisfaits; espérant rattraper le temps perdu. Ça les rassure de savoir que l'on peut avoir une autre vie après celle que l'on a, comme l'on a eu une avant. Tout ne serait que cyclique et répétitif; notre conscience même le serait.

Serait-ce une bribe de souvenir ou d'un rêve déjà enfouie? Serait-ce un état de conscience modifié?Cela me convainc plus mais la sensation n'en est pas moins étourdissante. A chaque fois qu'une impression de déjà vu s'empare de moi, c'est face à l'absurdité de la vie qu'elle me propulse. Une profusion de questions déferle alors dans ma tête pour m'arrêter à l’ultime question :

"Si je n'existait pas, S'il n'y avait RIEN, ni humains, ni terre, ni lune, ni soleil, ni même galaxie, qu'est ce qu'il y aurait?"

Et je me rend compte à quel point ma vie ne vaut rien, à quel point mon existence est éphémère. Cela me rassure. Tous mes problèmes, tous mes soucis ne sont qu'éphémères. Mon existence ne serait qu'un grain de sable dans un désert infiniment étendu. Autant la mener du mieux que je peux.

Cette fameuse question m'a torturé tant de fois et pourtant la réponse se résume en un mot... Dieu.

Eté 2004

2 commentaires:

Dent de bonheur a dit…

Hejer,
J'ai lu d'un trait cette reflexion , et , je tiens à te rassurer que tous ,à un moment ou un autre de notre vie avons vécu cette sensation du déjà vu.
Je pense qu'à ces moments -là ,nous percevons notre entourage avec notre âme, et non avec nos sens conventionnels.

NouvelleVague a dit…

je le pense aussi